Cette communication portera sur les inégalités socio-éducatives et orientation des politiques éducatives chiliennes. Nous tenterons une réflexion sur la qualité de l'éducation et choix de l'école dans trois quartiers défavorisés de Santiago.
Le Chili a organisé le système scolaire sous la forme d´un quasi-marché, basé sur l'ouverture des écoles privées subventionnées par l'état, l'octroi des vouchers aux familles, le choix de l'école, la compétition entre ces écoles et les écoles publiques – municipales et la mise en place du test standardisé SIMCE[1], mesurant les compétences fondamentales des élèves.
La qualité de l'éducation est obtenue par la compétition entre les écoles privées et publiques. Ce mécanisme mobilise des formes de privatisation endogènes et exogènes (Ball, & Youdell, 2007) : les écoles publiques ont adopté comme objectif la performativité des résultats. Du côté des écoles privées, l'ouverture de ces écoles dans des contextes démunis où l'État intervenait traditionnellement. Cette tension idéologique renvoie à un véritable brouillage des frontières publico – privée (Reyes, & Akkari, 2017).
Notre méthode porte sur la reconstruction conceptuelle de la qualité de l'éducation et du choix de l'école par les acteurs du système scolaire. Après avoir effectué des entretiens semi – directifs à vingt-quatre parents d'élèves de trois écoles privées subventionnées et trois écoles municipales. Nous avons fait une analyse du contenu afin de regarder les représentations de ces deux concepts.
Nous voulons répondre à deux questions de recherche :
- Existe-il des différences quant à la qualité de l'éducation dans les écoles privées subventionnées et dans les écoles municipales dans des milieux défavorisés?
- Quelles sont les différences des parents issus de milieux défavorisés qui leur poussent à choisir une école privée subventionnée ou une école municipale?
Les parents d'élèves des écoles privées subventionnées ont défini la qualité de l'éducation a été définie comme la capacité que l'école possède pour assister aux familles dans leur précarité matérielle et la correction des comportements marginaux. Les parents d'élèves des écoles municipales ont évoqué l'école de qualité comme un lieu de sécurité contre les réseaux de la drogue.
Au niveau du choix de l'école, les parents d'élèves des écoles privées subventionnées cherchent une école qui corrigera les mauvaises habitudes de l'environnement. L'école municipale permet au moins de protéger les enfants des réseaux de trafic de drogues. Les parents interviewés des deux types d'écoles ne valorisent pas les résultats scolaires de l'établissement.
Dans les quartiers défavorisés visités, il existe une définition particulière de la qualité de l'éducation et le choix de l'école. Les établissements qui élaborent un travail socio – éducatif visant à changer l'habitus du marginal des élèves (Rojas, Falabella, & Leyton, 2016 ; Silva, 2015). Cette définition est différente de celle de la politique éducative chilienne, laquelle se base sur la performance mesurée dans un test standardisé national. Pour les parents, l'école choisie est celle qui pourrait améliorer l'expérience de vie éprouvée dans le quartier. Celui-ci reste l'élément le plus significatif pour les parents au moment de penser
MOTS CLES
Qualité de l'éducation, choix de l'école, quasi-marché scolaire, brouillage des frontières publico – privée, précarité matérielle, habitus du marginal, test standardisé.
[1] SIMCE : Sistema de Medición de la Calidad de la Educación, SIMCE, un test standardisé qui évalue les apprentissages des élèves de quatrième, sixième, huitième de l'enseignement primaire ou enseñanza básica ; et, seconde de l'enseignement secondaire ou enseñanza media ; en Mathématique, lecture – écriture et sciences. (Valenzuela, Bellei, & Ríos, 2014).
This communication will focus on socio-educational inequalities and the orientation of Chilean educational policies. We will attempt a reflection on the quality of education and choice of school in three disadvantaged neighbourhoods of Santiago.
Chile has organized the school system in the form of a quasi-market, based on the opening of state-subsidized private schools, the granting of vouchers to families, the choice of school, competition between these schools and public-municipal schools, and the introduction of the standardized SIMCE[1] test, which1measures students basic skills.
The quality of education is achieved through competition between private and public
schools. This mechanism mobilizes both endogenous and exogenous forms of privatization (Ball, & Youdell, 2007): public schools have adopted the performativity of results as their objective. As for private schools, the opening of these schools in impoverished contexts where the state traditionally intervened. This ideological tension refers to a real blurring of public-private boundaries (Reyes, & Akkari, 2017).
Our method focuses on the conceptual reconstruction of the quality of education and the choice of school by the actors of the school system. After conducting semi-directive interviews with twenty-four parents of students from three subsidized private schools and three municipal schools. We did a content analysis to look at the representations of these two concepts.
We want to answer two research questions:
- Are there differences in the quality of education in subsidized private schools and in municipal schools in disadvantaged neighbourhoods?
- What are the differences between parents from disadvantaged neighbourhoods that lead them to choose a subsidized private school or a municipal school?
The parents of pupils in subsidized private schools defined quality of education as the capacity of the school to assist families in their material precariousness and to correct marginal behaviour. Parents of students in municipal schools referred to the quality school as a place of safety against drug networks.
In terms of school choice, parents of students in subsidized private schools are looking for a school that will correct bad environmental habits. At the very least, a municipal school can protect children from drug trafficking networks. The parents interviewed in both types of schools do not value the school's academic performance.
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In the disadvantaged neighbourhoods visited, there is a particular definition of the quality of education and the choice of school. Schools that develop socio-educational work aimed at changing the habitus of the marginalized students (Rojas, Falabella, & Leyton, 2016; Silva, 2015). This definition differs from that of Chilean education policy, which is based on performance measured in a standardized national test. For parents, the school chosen is the one that could improve the life experience experienced in the neighbourhood. This remains the most significant element for parents when thinking about their children's schooling.
KEY WORDS :
Quality of education, choice of school, quasi-school market, blurring of public-private, boundaries, disadvantaged neighbourhoods, habitus of the marginalized, standardized test.
[1] SIMCE: Sistema de Medición de la Calidad de la Educación, SIMCE, a standardized test that evaluates the learning of students in the fourth, sixth, eighth grade of primary education or enseñanza básica; and, second grade of secondary education or enseñanza media; in Mathematics, Reading - Writing and Science. (Valenzuela, Bellei, & Ríos, 2014).
REFERENCES :
Ball, S., & Youdell, D. (2007). La privatisation déguisée dans le secteur éducatif public. Rapport préliminaire presentado en el Internationale de l'éducation–5ème congrès mondial.
Reyes, I., & Akkari, A. (2017). La privatización de la educación en Chile: análisis de los discursos del profesorado y de la dirección de los centros sobre la calidad de la educación y la rendición de cuentas. Revista de Sociología de la Educación, v. 10, n. 3, p. 363-380. http://dx.doi.org/10.7203/ RASE.10.3.9891
Rojas, M., Falabella, A., & Leyton, D. (2016). Madres de clases medias frente al mercado educativo en Chile: decisiones y dilemas. Mercado escolar y oportunidad educacional. Libertad, diversidad e igualdad, 235-266.
Silva, S. B. (2015). Educar la moral del pobre; fronteras simbólicas y gobierno de los pobres por parte de la elite económica católica de Santiago de Chile. Pro-Posições, 26(2), 51-73.